Nous avons détaché des ombres les venelles,
Arpenté follement les sentes et les prés,
Humé l’herbe sertie de vertes aquarelles
Et sur le marbre noir, enté le jour d’après.

Nous avons froidement lancé des cris de guerre,
Décapité des mots, des merveilles, et puis
Saoulés par les vapeurs de nos râles précaires,
Paradé, triomphants, sous des lambeaux de nuit.

Nous avons immolé sur un autel putride
Les paroles en feu d’un poète maudit,
Et des enfants violé la promesse splendide
Par un beau soir d’été, d’un amour infini.

26-28 août 2025

-o-

Les arbres (série I/1-5)