
Vendredi 8 août | Un extra aux Rosières
Fiche technique – Levés 7 h 30. Départ 9 h en direction du col de la Croix Fry sur la commune de Manigod. L’itinéraire, au départ du col (1493 m), nous conduit jusqu’à la Croix de Colomban (1691 m) par les Follières. Dénivelé : 258 m. Distance : 4,21 km. Prolongement de Colomban jusqu’aux Poutassets. Dénivelé : 136 m. Distance : 3,54 km. Retour par Sur les Frêtes. Dénivelé : 73 m. Distance : 4,87. Dénivelé total : 472 m. Distance totale parcourue : 12,62 km.
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Une nouvelle fois, le temps est radieux. Mais depuis la veille après-midi, on sent monter la chaleur. Canicule annoncée pour les jours à venir. A 1691 mètres d’altitude, la brise est encore fraîche mais dès que nous entamons la descente, nous sentons par endroits comme des bouffées de chaleur. Météo France a placé la Haute-Savoie, comme la plupart des départements du Sud, en alerte forte canicule entre aujourd’hui 16 h et demain minuit. Qui peut oser encore mettre en doute le réchauffement climatique dont on voit en ce moment les conséquences dramatiques avec le méga-feu qui ravage les Corbières ?
La majeure partie de la balade s’effectue à l’ombre d’une forêt généreuse et accueillante. Elle n’est pas spectaculaire sur le plan visuel et photographique. Peu de vues panoramiques époustouflantes comme la veille, sinon devant nous l’étendue ocre et verte du plateau de Beauregard avec, en toile de fond, la chaîne des Aravis. De Colomban, on voit le Mont-Blanc mais la lumière n’est décidément pas favorable. Trop crue. Trop violente. Impossible de photographier. Déjeuner sous des ombrages à Colomban. Au menu : salade avocats, champignons, œufs durs.
De retour au col après 3 h 52 minutes de temps de marche effectif, nous nous offrons un extra au café des Rosières. Une glace deux boules myrtilles et framboise (avec meringue en accompagnement) pour Estelle, un magnum classique pour moi et deux limonades.
Nous rentrons et décidons que demain sera un jour de repos.
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Clarines aux Follières.
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Liste des lieux-dits traversés – les Rosières, les Maisons du Bois, les Follières, Colomban, Croix de Colomban, Lachat, les Poutassets, Beauregard, Sur les Frêtes.
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Se ressaisir du perdu
Corbières ! – « Océan de désolation, solitude de pierre et de feu, sécheresse à goût de cendres, mer morte, plaines de sable réverbérantes comme des plages imprégnées de sel, collines aux blancheurs d’ossements, ou noirâtres et fauves comme un pelage de lion poudreux, plantes couleur de lèpre, de fiel, d’absinthe et de poison, et tout à coup à l’automne frisson de pourpre, d’or et d’émeraude brûlée qui parcourt un immense déroulement de vignes, crépuscules de Judée, oliviers de Gethsémani, Corbières ! Corbières, coteaux de lavandes et de cailloux roulants, villages absorbant le soleil, recuits et sombres comme une lave refroidie, clochers carrés et calcinés, que je vous aime ! ».
(Extrait de François-Paul Alibert, Terre d’Aude, réédition Atlantica-Garae-Hésiode, 2001).
Ce que (ne) peut (pas) la littérature – La littérature ne répare pas. Dans les Corbières, elle ne réparera pas les pertes matérielles des sinistrés. Elle ne reconstruira ni les maisons ni les hangars détruits. Ici, la main à plume hélas ne vaut pas la main à charrue. Elle ne réparera pas le traumatisme profond qu’ont subi les femmes et les hommes de ce pays meurtri. Elle ne fera pas à leur place le deuil des paysages magnifiques au milieu desquels ils et elles ont choisi de vivre et travailler. En revanche, la littérature peut se ressaisir du perdu. Elle peut, parmi d’autres, être une compagne diligente sur le chemin de la reconstruction et de la renaissance.
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Cartes postales



