(un work in progress)

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Epigraphes
Novembre 2025 – « Ce que j’écris n’est pas écrire. C’est se préparer à écrire » – Paul Valéry
Septembre 2025 – « Si le réel n’est qu’une fiction comme les autres, écrire bien sûr devient possible » – François Bon
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Fiche technique 2025
Ordinateur : MacBook Pro 14 pouces de 2021 équipé de la puce Apple M1 Pro, mémoire 16 Go.
Logiciels écriture : Ulysses, Pages.
Logiciels photo : suite Adobe (Lightroom classic, Lightroom, Photoshop).
Logiciel vidéo : iMovie.
Appareil photo pour la ville et le quotidien : boîtier Sony alfa6700. Objectif Sony FE 1.8/35 mm. Zoom Sony FE 4/20-70 G. Zoom Sony E 4/PZ 10-20 G.
Appareil photo pour les randonnées et les sorties nature : boîtier Canon 90-D. Zoom Canon EFS 10-18mm, 1:4.5-5.6 – Zoom Canon EFS 18-55mm, 1:4-5.6 – Zoom Canon EF 70-200mm, 1:4. Canon EF 50mm 1:1.8
Vidéos, sons : iPhone 13 en extérieur. Zoom H4N en intérieur.
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La version de 2025 | les retours
Jusqu’à il y a peu, succession de tâtonnements, hésitations, tentatives de simplification, imaginé que le blog pouvait tenir sur un fil, soit un empilement de textes sans distinction de genre. C’était l’esprit de la version 2024. Pas envie de rechercher plus avant les raisons de l’insatisfaction générée par ce mode opératoire. Peut-être mon obsession à classer, ranger dans boîtes soigneusement étiquetées. Besoin d’ordre. Une peur d’enfance, peut-être à l’origine de cette manie, peur de se perdre dans la nuit. D’être dans l’horreur/erreur.
La version 2025 mise en ligne depuis le début du mois de septembre fait donc retour.
Retour au titre originel d’abord : Phra/gmes. Que le sens que j’attribue personnellement à ce mot soit réglé une fois pour toutes. J’ai appris, bien après l’avoir moi-même composé – que phragme désignait en botanique la paroi séparant un fruit en deux parties et en zoologie, la cloison séparant le premier thorax du second chez certains insectes. Cette idée de séparation ne serait pas pour déplaire à ma hantise du classement, sauf que ce n’est pas du tout dans cette intention que j’ai choisi ce mot. En vérité, je ne l’ai pas choisi car j’ignorais jusqu’à son existence. Je l’ai formé de la contraction des mots phrase et fragment : phra/gme. Un temps, j’ai supprimé la barre de fraction mais décidé de faire aussi retour à cette graphie avec signe de séparation entre les deux syllabes. Coquetterie ? Pourquoi pas. Si ce devait être ainsi perçu, j’assumerais ! Mais surtout, souci pour moi – et cela reste très personnel, presque de l’ordre de l’intime – pour conserver une trace des circonstances de la formation du mot à l’insu de son existence même.
Retour également à un système de classification en quatre catégories qui tentent là une simplification, contrairement aux classifications plus ou moins complexes, voire alambiquées, imaginées dans les années 2020 et suivantes. Mon souci : une lecture directe, par un intitulé descriptif simple des espaces où les textes sont rassemblés. Quatre catégories donc :
- Carnet de bord : le journal. (Mais pourquoi diable ne pas avoir intitulé cette catégorie journal tout simplement ? Raison personnelle encore : pendant près de trente huit ans de ma vie, j’ai vécu dans la compagnie quotidienne du mot journal. Ras-le-bol de ce vocable !)
- Notes : rassemble les notes de lectures et d’études.
- Séries : accueille des suites de textes liés par leur sujet et composés dans cette intention. Des feuilletons en quelque sorte.
- Textes : proses et poèmes sans distinction de genres qui n’ont plus guère d’importance ni de signification dans ma pratique d’écriture.
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La version de 2024
Elle a été inaugurée en septembre 2024 avec un nouveau titre issu de réflexions après le Banquet du livre d’été de Lagrasse qui s’était tenu du 3 au 9 août sur le thème : Regarder et penser ailleurs.
Désormais, le blog s’intitule : Petites fabriques de l’ailleurs, pour rendre compte des quêtes de ces ailleurs qui nous donnent à la fois l’évasion vers des imaginaires et des utopies sans lesquelles le monde ne serait plus vivable mais contribuent aussi puissamment à le penser au présent.
Le nombre de catégories a été réduit à quatre par volonté d’offrir une navigation simplifiée qui s’appuie d’ailleurs plus, désormais, sur les mots-clés que sur les catégories elles-mêmes considérées comme moins essentielles. Ces catégories sont : Phragmes, Le Poème Perpétuel, Textes & Récits et le Journal.
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La version de 2023
A l’automne 2022, ce blog a fait l’objet d’une refonte totale avec :
- une nouvelle sélection de textes
- la suppression de tout classement des textes publiés en catégories
Il s’agissait alors de penser l’acte d’écrire comme un tout. Mais c’était de manière abrupte et arbitraire nier la pluralité des modes d’écriture qui se déploie ici, au point qu’il est plus près de la réalité de parler d’écritures (sans la majuscule, évidemment) que d’écriture.
Début 2023, à la faveur d’un changement d’environnement esthétique, les catégories ont été réintroduites, avec – cela s’entend – les limites inhérentes à toute classification. Il n’est donc pas dit que cette classification ne soit pas revue un prochain jour, même si la volonté est désormais de tenter de s’en tenir au plan arrêté que voici :
- Anthologie : un choix brièvement commenté de textes poétiques
- Ephéméride : sorte de journal-images où photos et textes s’interrogent mutuellement, avec toujours l’image comme point de départ
- Phragmes : compositions de fragments sous forme de collages avec illustration (photographie ou dessin ou document visuel)
- Note-Book : un recueil de notes de lectures
Lors de sa reconfiguration esthétique, et pour marquer ce nouveau départ, le blog a changé de titre. Il s’intitule désormais : Un promeneur dans le vent. Il trouve son origine dans le roman de Monica Sabolo, La vie clandestine (Gallimard) dont voici un court extrait : « On ne peut pas tout expliquer, non, mais face au désespoir, demeure la possibilité d’une échappée, une vie clandestine, née d’un court-circuit. Je me demande si Nathalie Ménigon ne fonctionne pas ainsi depuis toujours, avec ce don d’effacer ce qui la bouleverse, de « se promener dans le vent », ainsi qu’elle le formule, en agitant la main dans les airs : « Ce n’était pas si mal, de traverser les jours sans mémoire, ni conscience. C’est peut-être cela qui me touche, chez Nathalie Ménigon : le désir de l’échappée ».
Ramené à un point de vue strictement littéraire et poétique, « se promener dans le vent », c’est aller de lieu en lieu, de livre en livre ; mot à mot, note après note, lire, explorer, parcourir le monde, dans le frottement des jours (et des nuits), se laisser heurter, traverser ; mû par un « désir de l’échappée » comme geste de survie.
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Pour servir d’horizon (2021)
« Voir une image. Tenter de l’écrire (cette image, ce voir de l’image).
Il y va de mon corps entier ». Georges Didi-Huberman
Au moment où il se lance dans l’écriture du livre dont il dit qu’il l’occupe « tout le temps depuis plusieurs années », Denis Roche a arrêté « deux décisions définitives ». Il en connaît le titre : Essais de littérature arrêtée. Et il sait « ce que doit être » ce livre, à savoir qu’il doit « absorber tout ce que je fais, que je vis, que je vois ».
Ce dont il s’agit ici serait de cet ordre – saisir l’instant du monde tel qu’il nous traverse, comme le vent passe.
Passage du vent est la version numérique d’un projet d’écriture fondé sur l’expérimentation de procédés scripturaires en vue de cette captation. Un projet qui « absorbe tout ce que je fais, que je vis, que je vois ».
La pratique d’écriture relève ici de fonctions très anciennes telles que scripteur, imagier, scribe, tabellion, copiste qui sont les ancêtres illustres de l’écrivain dans le sens que lui attribue Paul Valéry : « praticien du langage écrit » dépouillé « du lustre que lui conserve la tradition ».
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Pour tenir lieu de préface | Ecrire : solitude
(version d’octobre 2021)
En février 1983, dans le numéro 5 de la revue Corps écrit, Michel Foucault publie un texte intitulé L’écriture de soi dans lequel, ceci : « Il faut lire, disait Sénèque, mais écrire aussi. Et Epictète, qui pourtant n’a donné qu’un enseignement oral, insiste à plusieurs reprises sur le rôle de l’écriture comme exercice personnel : on doit méditer (meletan), écrire (graphein), s’entraîner (gumnazein) ; « puisse la mort me saisir en train de penser, d’écrire, de dire cela ». Ou encore : « Garde ces pensées nuit et jour à la disposition ; mets-les par écrit, fais-en la lecture ; qu’elles soient l’objet de ta conversation avec toi-même, avec un autre… »
« Il faut lire, mais écrire aussi ». Conserver. Converser.
Dans un texte du 28 octobre 2012 où il interroge le lien entre écriture et solitude, Georges Didi-Huberman tient à son tour que : « (…) écrire, c’est avoir lu. C’est avoir pris des notes, ou s’être souvenu de mots, de phrases, de tournures, de styles venus d’ailleurs. Dans chaque morceau de littérature s’agite toute la littérature remémorée ».
Il ne trouve pas à son goût les écrivains qui, ne citant jamais ceux qu’ils ont lu, ramènent tout à leur personne. « Ecrire : solitude. Mais ce n’est pas une raison pour se conduire ou se construire en roi, en propriétaire, en centre absolu de son écriture ». Tel Malraux « qui écrit souvent pour nous signifier qu’il en sait long, ne cite jamais ceux qu’il a lus, dont il a tiré les leçons », contrairement à Joyce, Bataille, Genet dont les textes invitent à « sortir du personnage (…), à sortir de l’auteur (…), à sortir du livre enfin… ».
La propriété, c’est le vol !
Fabrique de la littérature : les venus d’ailleurs – courants d’air et de temps, flux d’images, de textes – traversent le lecteur qui, devenu scripteur, transmet à qui épandra à son tour et ainsi selon une suite sans fin. Mots, phrases, tournures, styles, images, tous ces venus d’ailleurs constituent la matière de la conversation littéraire avec soi-même, avec un autre.
Littérature du donné et de l’épandu.
Dans le même texte, Michel Foucault parle des hupomnêmata, « livres de comptes, registres publics, carnets individuels servant d’aide-mémoire ». « On y consignait des citations, des fragments d’ouvrages, des exemples et des actions dont on avait été témoin ou dont on avait lu le récit, des réflexions ou des raisonnements qu’on avait entendus ou qui étaient venus à l’esprit. Ils constituaient une mémoire matérielle des choses lues, entendues ou pensées ; ils les offraient ainsi comme un trésor accumulé à la relecture et à la méditation ultérieures ».
A la conversation aussi, les carnets de notes constituant tout à la fois « des exercices d’écritures personnelle » et pouvant servir « de matière première à des exercices qu’on envoie aux autres ».
Ecrire, donc, pour conserver & converser. Faire mémoire matérielle de choses lues, citations, fragments, exemples, actions. Ecrire pour alimenter la conversation littéraire. Nourrir l’ailleurs. Et pour ce faire, se déprendre du « je-roi », s’arracher à l’ego. Et célébrer, dans un même mouvement, la mort de l’auteur et la naissance d’un lecteur-scripteur en quête d’une voie libre vers le-livre-autrement.
Sources : Michel Foucault, L’écriture de soi, Ecrits, Quarto Gallimard. Georges Didi-Huberman, Pour que tout revienne à tout le monde in Aperçues, éditions de Minuit.
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Plans du site (2020-2021)
Tableau d’une exposition II (plan du site dans sa version d’octobre 2021)
Les publications sont toujours réparties en trois catégories :
1 – Phragmes : compositions à base de venus d’ailleurs. Traces d’une langue errante, incertaine.
2 – Essais : textes/notes ayant trait à l’étude d’un thème particulier.
3 – Poèmes : comme son nom l’indique…
Tableau d’une exposition I (plan du site dans sa version d’octobre 2020)
Les publications sont réparties en catégories :
1 – Fragments. Une tentative d’autobiographie de l’instant au moyen des ressources expérimentales de l’écriture du fragment. Un champ libre d’écriture.
2 – Mélanges. Un carnet aide-mémoire rassemblant des notes de lectures et d’études selon la fonction décrite par Michel Foucault dans L’écriture de soi sous le nom de Hupomnêmata.
3 – Images. La catégorie accueille deux collections 1) Polaroids Collection d’images fabriquées à l’aide d’un appareil photographique à développement instantané de marque Polaroid, inventé en 1947 par Edwin Herbert Land et commercialisé pour la première fois en 1948. Les modèles ici utilisés sont le OneStep 2 et le Polaroid Now. 2) Esquisses Collection de signes, graffitis, motifs exécutés au pastel et/ou au fusain
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Echappant à toute visée programmatique ou prédictive, le projet est à tout moment susceptible de muter, s’invalider ou s’autodétruire. Les modes qui lui donnent forme rassemblent les éléments constitutifs d’un récit de soi fragmenté, d’un dire sans fin, inachevable.
Repères bibliographiques
L’écriture de soi de Michel Foucault. Le Degré zéro de l’écriture de Roland Barthes. Poésie: de Jacques Roubaud. Aperçues de Georges Didi-Huberman. Notes en vue du Livre de Stéphane Mallarmé. Le peintre de la vie moderne, Salon de 1859 et Le spleen de Paris de Charles Baudelaire. Temps profond, essai de littérature arrêtée de Denis Roche.
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Notes diverses
/ 1 Un zibaldone
Une chronique continue des choses vues du monde tel qu’il s’offre à mon regard ; sorte de zibaldone dont le site internet a vocation d’offrir un aperçu sélectif / un livre qui « absorde tout ce que je fais, que je vis, que je vois » (Denis Roche) organisé selon les modalités du site internet / une appréhension inlassable du monde, par tous moyens : images, mots, sons… (Saisie de / recherche de) ce qui fait lien, ce que lie l’acte d’écrire. Lie à soi, à l’Autre, aux autres, au monde.
Le site n’est que la partie visible du travail. En réalité : tout s’écrit au-dedans. Un « tout » (ramené aux justes proportions de ce qu’il est) constitutif du Livre dont Phrag/mes est un aperçu.
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/ 2 Hupomnêmata
« … au sens technique, pouvaient être des livres de compte, des registres publics, des carnets individuels servant d’aide-mémoire » comme sur l’étagère supérieure, suite en cours (work in progress) d’une accumulation de cahiers rassemblant esquisses, notes, plans, études,
« … on y consignait des citations, des fragments d’ouvrages, des exemples et des actions dont on avait été témoin ou dont on avait lu le récit, des réflexions ou des raisonnements qu’on avait entendus ou qui étaient venus à l’esprit… » en vue d’un livre, jamais encore écrit à ce jour, un livre à venir, un livre en tant qu’au-delà des livres faits et rassemblés sur l’étagère inférieure comme la preuve (rassurante) que quelque chose malgré tout avance, se (re)présente et fera l’affaire à défaut de mieux dans le cas où
en attendant, « … leur usage comme livre de vie… »
Source : Michel Foucault, L’écriture de soi, Dits et Ecrits II, Quarto Gallimard.
