1
n’être
à terme
que veille
et silence
signe
du temps
au rivage
de l’aube
qui passe
(ou ne passe
pas)

2
dans l’angle mort
au point ultime du sensible
voici l’ange déchu
son nom imprononçable
et sa main sans visage
qui ne tiendra jamais une autre main
il n’y a pas de corps tranquille. la sérénité est illusion. toujours l’inquiétude s’agrippe. il n’y a de corps que tendu vers l’oubli.
la nuit
seule
décide
3
à la lueur de
l’aine
de qui viendra
(ou ne viendra
pas)
l’attente
vaine
comme vacille une statue de pierre
dont on aurait fermé les yeux
par crainte de
la nuit soudaine
Ce poème a été écrit pour la collection Fragment du livre composée de 59 livres manuscrits par 59 poétesses et poètes avec des photographies de Sylvie Tubiana, conceptrice et réalisatrice du projet. Une vue d’ensemble de la collection en ligne ici.

