
(avant-texte)
Le 27 juin à Nanterre, Nahel M. a été tué par un policier qui lui a tiré dessus à bout portant avec son arme de service pour un refus d’obtempérer. Ce devait être un contrôle routier banal mais depuis qu’une loi votée en 2017 assouplit les conditions d’utilisation de leurs armes par les forces de l’ordre, y a-t-il un contrôle banal ?
Dans les jours qui ont suivi, cet assassinat a provoqué des violences urbaines pas seulement dans les banlieues et quartiers défavorisés des grandes villes, mais dans nombre d’autres communes à travers le pays. Ces violences, si condamnables soient-elles au regard des dégradations de biens publics et privés qu’elles ont provoquées, ne sont pas moins le témoignage d’une fracture qui s’aggrave dans une France sous le joug de politiques inégalitaires de plus en plus violentes.
Comment réparer un Etat défaillant dans les territoires oubliés ? Comment réparer une démocratie bafouée par un autoritarisme d’Etat de plus en plus exacerbé ? Comment réparer une République abîmée dans ses valeurs quand le désenchantement et la perte de sens entraînent repli sur soi et rejet de l’autre ? Comment réparer une planète que les modes de vie des économies ultra-libérales détruisent à grand feu désormais ?
Que faire ? Vivre derrière des volets clos ? Plutôt les yeux ouverts sur la maison qui brûle. Et reprendre souffle dans les interstices, le temps même éphémère d’un réenchantement, comme l’envers de nos désillusions.
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