au-délà – Une vague. Ecouter son ressac. La mer à venir. Au-delà, le sauvage.
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Des mots, comme l’eau des puits, tombés de l’oubli.
Temps égarés / plaies ravivées / folies subtiles /
Aurai-je soif du poème tiré du sac ?
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L’écriture, empreinte de pas dans le sol.
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Nous n’atteindrons pas la rive avant la nuit. La terre tourne et le soleil renonce.
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Ausculter le sol. Ses trembles. Poussière de terre aux aguets.
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Couchant
La mer à venir. Au-delà, le sauvage.
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une fois pour toutes – « Une foule de gens se figurent que le but de la poésie est un enseignement quelconque, qu’elle doit tantôt fortifier la conscience, tantôt perfectionner les mœurs, tantôt enfin démontrer quoi que ce soit d’utile… La Poésie, pour peu qu’on veuille descendre en soi-même, interroger son âme,
rappeler ses souvenirs d’enthousiasme, n’a pas d’autre but qu’Elle-même ; elle ne peut pas en avoir d’autre, et aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d’écrire un poème ».
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Tu déambules au milieu de formes inaccomplies que tu tentes de polir au mieux de tes capacités du moment. Tu éprouves le sentiment d’une lutte inégale avec une matière dont l’écriture constituerait le dépassement. Rien n’est moins incertain que le dernier état du poème.
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Tu devrais laisser en l’état ce poème. Admettre l’impossibilité du finir. Tu devrais laisser ce poème in/fini. La nuit tombera, inéluctable.
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Tu devrais être de moins en moins attentif à ce qui, autour de toi, demeure indifférent aux agitations de ton âme. Toute chose, au fond, impénétrable.
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Source : Pour la citation de la séquence « une fois pour toutes », Pascal Pia, Baudelaire par lui-même, Seuil Microcosme.
3 mai-23 novembre 2020